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Conduite des truies en groupe Les performances de reproduction sont comparables

L’Ifip-Institut du porc, en partenariat avec le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne vient de mener une vaste comparaison entre les élevages désormais aux normes vis-à-vis de la conduite des truies en groupes, et tous les autres. Résultats.

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Apprentissage du Dac pour cochettes. C’est principalement le système d’alimentation qui présente le plus d’effets significatifs sur les résultats entre conduite en groupe et conduite classique. (© Terre-net Média)

Il reste moins d’un an désormais pour se mettre en conformité avec la réglementation « bien-être » : c’est en effet au 1er janvier 2013 que l’Europe rend obligatoire le logement des truies en groupes pour tous les élevages. Les éleveurs devront proposer des logements groupés aux truies au plus tard quatre semaines après l’insémination jusqu’à une semaine avant la mise bas. Rappelons que les agriculteurs doivent tenir compte d’une surface minimale d’espace libre et d’une dimension des cases selon la taille du groupe, sans compter l’auge dans la surface d’espace libre.

Cette réglementation précise notamment que les truies doivent par ailleurs avoir un accès permanent à de l’eau fraîche ; qu’elles doivent de même avoir en permanence accès à des matières manipulables. Enfin, qu’un animal peut être temporairement isolé du groupe (trop agressif, blessé...) et logé en case individuelle, mais il doit pouvoir y retourner facilement.

Des interrogations qui bloquent

Pourtant en France, nombre d’élevage n’ont pas encore fait le choix d’un type de logement adapté à la conduite des truies gestantes en groupe. La faute à de trop nombreuses interrogations qui persistent encore dans les campagnes, et en particulier la crainte des effets des différents systèmes sur les performances de reproduction. En clair, les éleveurs s’interrogent sur les risques qu’ils font peser sur leur élevage, et demandent des précisions quant aux critères et autres indicateurs sur lesquels ils doivent rester particulièrement attentifs : fertilité, taille de portée, mortinatalité...

C’est pourquoi l’Ifip-Institut du porc, en partenariat avec le réseau Chambres d’agriculture de Bretagne, a lancé une vaste étude visant à « analyser les performances et les troubles de reproduction tels que venues en chaleur tardives, infertilité, causes de réforme… des truies logées en groupe » détaillait Sylviane Boulot (Ifip) lors des Jrp 2011, à Paris.
Cette étude a en réalité été menée en deux temps :

« Deux questionnaires d’enquêtes ont été adressés en 2009 et 2010 aux groupements de producteurs pour recenser les élevages conduisant leurs truies en groupe sur toute ou une partie de la gestation » poursuivait la spécialiste de l’Ifip.

Le monde de contention n’influe pas

Sur les 641 élevages recensés, deux échantillons d’élevages conduisant les truies en groupe ont été retenus. Le premier comporte 256 élevages de production disposant des données de Gttt sur l’année 2009. Il est mis en comparaison avec un échantillon de même taille. « Peu de différences sont observées dans les performances de reproduction des truies selon le mode de contention » résumait Sylviane Boulot

Le deuxième échantillon comprend 173 élevages en groupe pour lesquels les scientifiques pouvaient s’appuyer sur les données de Gttt mais également sur les réponses des éleveurs à un questionnaire complémentaire qui leur était soumis. « Cet échantillon permet de réaliser une analyse des facteurs de risque associés aux performances de reproduction dans les élevages conduits en groupe » détaillait-elle.

Ce second échantillon montre que c’est principalement le système d’alimentation qui présente le plus d’effets significatifs sur les résultats entre conduite en groupe et conduite classique. « Nous avons également observé que le moment de la mise en groupe influence notamment la fertilité des truies. Enfin, les réformes pour problème de retours sont plus nombreuses dans les groupes de plus de dix truies. »

Bons niveaux de performances

Ces deux études montrent que « malgré les risques potentiellement associés à la mise en groupe (stress social, bagarres, compétition alimentaire….), les éleveurs français peuvent atteindre de bons niveaux de performances dans une grande diversité de systèmes de logements en groupe » résumait la spécialiste de l’Ifip.

De nouvelles études, notamment sur les facteurs de risque identifiés (système d’alimentation, type de sol, moment de mise en groupe, taille des groupes, conduite des cochettes) permettront d’améliorer les résultats dans les élevages afin de leur fournir des clés d’amélioration.

« Mais il nous reste encore à étudier ces critères sur un plus grand nombre d’élevages afin de quantifier les effets des interactions possibles entre différentes composantes du logement » précisait Sylviane Boulot. Enfin, l’analyse des résultats de ces deux études montre qu’il est urgent de préciser les enregistrements « des motifs de réformes, des problèmes d’aplombs et de reproduction » (retours, avortements, truies vides à l’échographie ….) pour « piloter au plus juste les troupeaux en groupe ».

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.
Conduite des truies en groupe : Des particularités à connaître, lire ici

 

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